C'est le prix à payer par le Mexique face aux menaces de taxes douanières de Donald Trump : des agents de la Garde nationale patrouillent depuis jeudi sur la plage de Tijuana (nord-ouest), au pied du mur frontalier avec les États-Unis. Les habitants observent avec scepticisme ce déploiement de troupes promis par la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum pour lutter contre le trafic de drogue et l'immigration, les raisons invoquées par le président américain pour taxer les importations mexicaines à 25%. "Ce sont des accords politiques", soupire Armando Jauregui, un Mexicain de 35 ans, vendeur dans un magasin hors taxes près de la frontière de San Ysidro, le plus grand passage frontalier de l'hémisphère occidental. "C'est juste pour essayer de faire bien pour qu'ils ne nous augmentent pas les tarifs douaniers", ajoute-t-il. Les deux chefs d'Etat ont annoncé lundi une pause d'un mois dans l'application de ces taxes annoncées samedi, qui avaient inquiété Wall Street et les secteurs économiques mexicains (83% des exportations mexicaines partent aux Etats-Unis). Près de 2.000 hommes en uniformes ont été assignés à Tijuana, sur un total de 10.000 qui seront déployés tout au long des 3.100 km de frontière entre les deux pays après l'accord annoncé lundi par Trump et Sheinbaum.